La plupart des noms dans ce dictionnaire sont présentés de la manière suivante:
L'entrée principale est imprimée en caractères gras. Les noms sont présentés dans leur forme au singulier, les verbes sont présentés dans leur forme courte (forme de base ou infinitif). Les mots qui s’écrivent de la même manière sont classés selon leurs schèmes tonals et marqués par un petit chiffre 1, 2, 3, 4, 5
Exemples :
lara 1 [à-à] conversation
lara 2 [à-à] gaule
lara 3 [à-ā] danse rituelle
lara 4 [ā-ā] lard
lara 5 [ā-ā] tubercule toxique
En général, l'orthographe du kasɩm n'indique pas les tons (hauteur de la voix) dont la notation exhaustive aurait introduit une difficulté supplémentaire dans la maîtrise de l'orthographe.
Cette règle générale connaît cependant quelques exceptions, surtout pour quelques mots grammaticaux où l’on marque un ton haut qui est représenté par un accent aigu, par exemple <á> «vous» (pour le distinguer de <a> «je»).
Dans ce dictionnaire, le schème tonal du mot est indiqué entre crochets [ ]. Les signes suivants sont utilisés pour représenter les tons :
[à] représente le ton bas ex. lwe 2 [lwè] «tomber»
[ǎ] représente le ton montant ex. lwe 4 [lwě] «aiguille»
[ā] représente le ton moyen ex. lwe 6 [lwē] «éclore»
[á] représente le ton haut ex. lwe 7 [lwé] «nettoyer le champ»
Lorsque deux voyelles identiques (qui portent le même ton) se suivent, nous avons seulement indiqué le ton de la première voyelle.
Exemple : baarʋ [ā-ʋ̄] est prononcé [bāārʋ̄] «homme»
Puisque le mot au pluriel porte le même schème tonal que le mot au singulier, nous n’avons normalement marqué les tons que sur le mot au singulier.
Les catégories et sous-catégories grammaticales indiquées dans ce lexique sont les suivantes:
catégorie: abréviation: Exemples:
3.1. noms n. kaanɩ «femme»
3.2. adjectifs adj. -ŋʋm «bon»
3.3. déterminants et pronoms
- articles définis dét. wʋm «le, la (article)»
- démonstratifs dém. wʋntʋ «celui-ci»
- indéfinis ind. bagratʋ «quelques»
- interrogatifs int. wɔɔ «lequel?»
- numéraux num. fugə «dix»
- relatifs rel. wʋlʋ «qui»
- pronoms personnels pn. o «il, elle»
3.4. verbes v. lʋ «accoucher»
- auxiliaires v.aux. sɩɩnɩ «vraiment faire»
3.5. adverbes adv. lanyɩranɩ «bien»
3.6. conjonctions cj. dɩ «et»
3.7. postpositions postp. wʋnɩ «dans»
3.8. interjections interj. awo «non»
3.9. particules grammaticales pt.g. mʋ «focalisation»
3.1. Les noms
Les noms (substantifs) désignent des êtres animés, des choses, des sentiments etc. L’entrée principale correspond au singulier du nom.
Après l'entrée nous avons ajouté le pluriel (pl.). Le kassem divise les noms en différents genres ou classes.
Exemples: singulier pluriel
genre A baarʋ «homme» baara «hommes»
genre B yəli «dent» yələ «dents»
genre C sara «natte» sarɩ «nattes»
genre D vɔɔ «feuille» vɔɔrʋ «feuilles»
genre E sugu «pintade» suni «pintades»
3.2. Les adjectifs
Les adjectifs (qualificatifs) décrivent un nom, en disant comment il est.
Ils peuvent être utilisés comme attribut du sujet, par exemple :
<A tɔnɔ yɩ nadʋŋʋ.> «Mon livre est neuf.», ou bien comme épithète : <A yəgi tɔn-dʋŋʋ.> «J’ai acheté un nouveau livre.»
Normalement l’adjectif épithète est rattaché à la racine du nom par un trait d’union. Les adjectifs qui sont utilisés uniquement comme épithète rattachés à la racine du nom sont précédés d’un trait d’union. La forme du pluriel se trouve après la forme du singulier.
Exemple :
-fɔrɔ adj. «grand, large»
sɔ-fɔrɔ «une grande concession»
–fwaarʋ
sɔ-fwaarʋ «de grandes concessions»
3.3. Les déterminants et les pronoms
Le déterminant qui suit le nom indique plus précisément de quel nom on parle. On distingue plusieurs catégories de déterminants : articles, démonstratifs, numéraux etc. En kassem, tous ces déterminants peuvent non seulement accompagner les noms mais aussi les remplacer (= pronoms).
Ces mots qui accompagnent ou remplacent les noms se distinguent selon le genre dans lequel le nom se trouve. Les préfixes (morphèmes qui précèdent le radical) qui marquent le genre et le nombre sont les suivants :
Singulier : Pluriel :
genre A wʋ- ba-
genre B dɩ- ya-
genre C ka- sɩ-
genre D kʋ- tɩ-
genre E kʋ- dɩ-
3.3.1 Les articles
En kassem il n’existe que l’article défini : préfixe de classe suivie de –m.
Exemple :
sum dɩm «les pintades (en question, dont on a déjà parlées)»
yituŋu kʋm «la chaise (en question, dont on a déjà parlée)»
3.3.2. Les démonstratifs
Les démonstratifs sont les termes qui servent à désigner,
à montrer un objet, une personne, un animal ... etc.
Exemples:
kʋntʋ «celui-ci»
nɔɔna bantʋ «ces gens là»
3.3.3. Les indéfinis
Les indéfinis déterminent le nom sans le préciser.
Exemples:
Nɔɔna bagratʋ tuə. «Quelques personnes sont venues.»
Badaara maŋɩ sɔŋɔ nɩ. «D’autres sont restées à la maison.»
3.3.4. Les interrogatifs
Les interrogatifs demandent une information spécifique.
Exemples:
Wɔɔ mʋ tuə? «Qui est venu?» (lequel?)
Sɔŋɔ kɔɔ mʋ lana kʋ dwe? «Quelle maison est la plus jolie ?»
3.3.5. Les numéraux
La forme des numéraux peut être simple ou composée.
Les numéraux simples en kassem sont 1 à 10, 100 et 1000.
A partir de 11 on a des numéraux composés.
Exemples:
Nɔɔna fugə mʋ tuə. «Dix personnes sont venues.»
Fugə-batɔ mʋ tuə. «Treize sont venues.»
3.3.6 Les relatifs
Les relatifs reprennent le sujet de l'action.
Exemple:
Wʋlʋ na tu tɩn yɩ a nabɔ. «(Celui) qui est venu est mon frère.»
Kakuri sɩlʋ na we tɩn yɩ a nyɩm. «Les chiens qui aboient sont les miens.»
3.3.7. Les pronoms personnels
Souvent les noms ou les groupes nominaux sont remplacés par un pronom personnel.
Phrase avec des noms :
Apiu loori Kapɛ sɩ o yagɩ co-ŋʋnnʋ tɩtɔ sɩ o pa Katiu.
«Apiu a demandé Kapɛ d'acheter trois belles poules pour Katiu.»
Phrase avec des pronoms :
O loor-o sɩ o yagɩ-tɩ o pa-o.
«Il lui a demandé de les acheter pour elle.»
Exemples:
A lagɩ a di. «Je veux manger.»
Ba wʋ tu. «Ils ne sont pas venus.» (<Nabiinə> «les gens»)
Sɩ wʋ tu. «Ils ne sont pas venus.» (<Peeni sɩm> «les moutons»)
En kassem, les pronoms personnels sont aussi utilisés là où le français utilise des pronoms possessifs.
Exemple : Diin a nɛ a ko dɩ a nu. «Hier, j'ai vu mon père et ma mère.»
3.4. Les verbes
Le verbe est un mot qui exprime soit une
En kassem, une notion très importante dans le verbe est celle de l'aspect (soit l'aspect accompli ou l'aspect inaccompli/progressif).
Exemples :
<o nyɔga> «il a bu» est la forme de l'accompli,
<o nyɔa> «il boit» (ou «il buvait») est la forme de l'inaccompli, progressif ou habituel.
La forme de base (ou l’infinitif) est utilisée dans le futur et dans les séries verbales (consécutif). Pour trouver la forme de l’infinitif on peut enchâsser le verbe dans une expression de type série verbale comme par exemple <ka lagɩ ka . . . > «ça va . . .» (ka lagɩ ka vu «aller», ka lagɩ ka va «cultiver», ka lagɩ ka nyɔ «boire» etc.).
Il y a des verbes avec trois formes différentes (la forme de base, la forme de l’accompli acc. et la forme de l’inaccompli inacc.), d’autres n’ont que deux formes et encore d’autres n’ont qu’une seule forme.
Nous avons noté les formes de l’accompli et de l’inaccompli quand elles sont différentes de la forme de base.
Selon le contexte (dans une phrase affirmative en position finale)
le <-ɩ> ou <-i> final du verbe peut se changer en <-a> ou <-ə>. Dans ce document nous avons écrit les formes en <-ɩ> et <-i> qui sont d'ailleurs les formes les plus fréquentes.
Exemples:
va, acc. vagɩ, inacc. varɩ «cultiver»
La forme de base est va.
consécutif:
O ve kara sɩ o va. «Il est allé au champ pour cultiver.»
futur:
O jwa wʋ́ va. «Il cultivera demain.»
La forme de l'accompli est <vagɩ> (ou <vaga> en fin de phrase).
O vagɩ sɔŋɔ nɩ. «Il a cultivé à la maison.»
O vaga. «Il a cultivé.»
La forme de l'inaccompli (progressif ou habituel) est <varɩ>
(ou <vara> en fin de phrase).
O yəni o varɩ sɔŋɔ nɩ. «Il cultive d'habitude à la maison.»
O wʋra o vara. «Il est en train de cultiver.»
3.4.1. Les verbes auxiliaires
Le verbe auxiliaire est invariable et antéposé au verbe. Il ne se trouve jamais isolé dans l'énoncé.
Exemples:
O yəni o ve gaa. «Il va d'habitude en brousse.»
A maŋɩ a lwarɩ. «Je le sais déjà.»
3.5 Les adverbes
Un adverbe précise dans quelle circonstance (de quelle manière, quand ou où) se déroule une action.
Exemples:
O tʋŋɩ lanyɩranɩ. «Il travaille bien.»
O diin karɩmɩ tɔnɔ kʋm. «Hier, il a lu le livre.»
O təri yo. «Il n’est pas ici.»
3.6. Les conjonctions
Une conjonction unit des mots, des groupes de mots ou des phrases :
Exemples :
O lagɩ mumunə dɩ mɩna. «Il veut du riz et du mil.»
N lagɩ n vu Poo mʋ naa Cibəli? «Veux-tu aller à Pô ou à Tiébélé?»
3.7 Les postpositions
Les compléments circonstanciels sont souvent marqués par des postpositions. La postposition la plus répandue est <nɩ> qui exprime une valeur locative ou temporelle. <nɩ> se combine avec des noms pour former d’autres postpositions.
Exemples :
wʋnɩ «dans» (wʋ «intérieur» plus nɩ)
wɛɛnɩ «en haut» (wɛ «ciel» plus nɩ)
3.8 Les interjections
Une interjection est un mot invariable, isolé qui peut former une phrase à lui seul, souvent à valeur exclamative..
Exemples:
ɛhɛɛ «oui», hei «hé (exclamation)»!
popo «s’il vous plaît»
3.9 Particules grammaticales
Les particules grammaticales sont souvent difficiles à traduire en français, par exemple tɩn, marque de la fin d’une proposition subordonnée, ou mʋ, particule de focalisation.
Guide d'orthographe kassem
Le document «Guide d'orthographe kasɩm» peut être téléchargé en format PDF sur le Site:
https://www.kassena-ninkarse.org/burkina-faso/livres-descriptifs.html