Classement alphabétique

 

Le mbèlimè utilise un alphabet latin étendu comme il est le cas dans beaucoup de langues africaines. Son orthographe est phonémique, ce qui veut dire qu’en principe chaque caractère correspond à un son.

Voici l’ordre alphabétique utilisé pour ranger les mots mbèlimè dans ce dictionnaire :

a b c d e ɛ f h i k kp l m n o ɔ p r s t u w y

Il y a sept voyelles en mbèlimè : a, e, ɛ, i, o, ɔ, u. Ces voyelles sont identiques à certaines du français, mais il faut noter les points suivants du point de vue orthographique :

  • Le e représente le son ‘é’ que l’on trouve dans le mot français ‘été’ et dans le mot mbèlimè ‘yede’ « deux ».
  • Le ɛ représente les sons que l’on trouve dans les mots français ‘faite’, ‘fesse’ ou ‘fête’ et dans le mot mbèlimè ‘fɛsɛfɛ̀’ « le serpent ».
  • Le ɔ représente le son que l’on trouve dans le mot français ‘force’ et dans le mot mbèlimè ‘fɛnɔ̀ǹfɛ̀’ « l'oeil ».
  • Le u représente le son que l’on trouve dans le mot français ‘coupe-coupe’ et dans le mot mbèlimè ‘dihusidè’ « le crépuscule ».

Toutes les voyelles peuvent être brèves ou longues. Les voyelles longues sont écrites avec deux lettres identiques : aa, ee, ɛɛ, ii, oo, ɔɔ, uu.

Il y a cinq diphtongues en mbèlimè, c’est-à-dire une voyelle composée de deux voyelles différentes : ie, iɛ, ua, uo, uɔ.

Quand on prononce une voyelle en parlant du nez, on l’appelle une voyelle nasalisée. Il y a cinq voyelles en mbèlimè qui peuvent devenir nasalisées : i, ɛ, a, ɔ, u. Pour montrer qu’une voyelle est nasalisée, on utilise un tilde (~). Celui est marqué sous la voyelle, pour donner la place aux marques de ton au-dessus de la voyelle : a̰, ɛ̰, ḭ, ɔ̰, ṵ.

Les consonnes

Il y a 16 consonnes en mbèlimè : b, c, d, f, h, k, kp, l, m, n, p, r, s, t, w, y. La plupart de ces consonnes sont identiques à celles du français, mais il faut noter les points suivants :

  • Pour les mots mbèlimè propre, on écrit toujours d, même si on prononce ‘d’, ‘r’, ou ‘l’ (des fois ‘t’ ou ‘n’). Cela est important pour l’uniformité de l’orthographe. Par exemple, on écrit d pour que le suffixe ‘-de’ ait la même forme partout, même si la prononciation change.
  • Une exception concerne les mots suivants, qu’on écrit toujours avec un l :
    mbɛlímɛ̀           « le mbèlimè »
    Ubíɛ́lɔ̀               « un Oubiélo »
    Ubɛlíhṵ̀             « le pays des Bèbèlibè »
    Bɛbɛlíbɛ̀            « les Bèbèlibè »
  • Par contre, on emploie le r et le l pour les mots d’emprunts, soit des noms propres, soit des noms qui ne se conforme pas au système de classes nominales ou pour lesquels on ajoute « deǹbɛ̀ » au pluriel. Pour ces mots il y a d’habitude une différence entre le d, le l et le r dans les langues d’origines, comme par exemple en français. Exemples : Mààri « Marie » ; Mààli « le Mali » ; síkìrì « le sucre ».
  • Le son k est toujours écrit en mbèlimè avec la lettre ‘k’, jamais avec ‘c’, ‘q’ ou ‘qu’.
  • Le son s est toujours sourd (comme dans le mot français ‘soleil’), jamais sonore (comme dans le mot français ‘oiseau’), donc il n’est jamais nécessaire d’écrire deux ‘s’.
  • Le son s est toujours écrit en mbèlimè avec la lettre ‘s’, jamais avec ‘c’.
  • Le son tch (comme dans ‘Tchad’ par exemple) est toujours écrit avec la lettre ‘c’ en mbèlimè.

Certaines des consonnes du mbèlimè n’existent pas en français européen, notamment le h et le kp :

  • Le son h est un son qui existe dans beaucoup d’autres langues africaines et européennes (dans le mot anglais ‘hello’ ou le mot allemand ‘hallo’, qui est ‘allô’ en français), mais qui n’existe pas en français.
  • Le son kp est un son qui existe dans beaucoup d’autres langues ouest-africaines, mais qui n’existe pas dans les langues européennes. On écrit kp même si on prononce ‘kp’ ou ‘kw’.

Il faut noter les points suivants concernant les consonnes nasales n et m :

  • Quand la consonne nasale est suivie d’une autre consonne, on
    écrit toujours n même si on prononce ‘n’, ‘m’, ‘ng’ ou ‘gn’.
  • Le m n’est jamais suivi d’une autre consonne, sauf dans le cas d’un autre ‘m’ ou quand on écrit l’article des classes nominales qui se terminent en ‘-mu’ et ‘-mɛ’.
  • On écrit le pronom personnel de la première personne (‘je’, ‘me’, ‘mon’, ‘ma’, etc.) toujours n même si on prononce ‘n’, ‘m’, ‘ng’ ou ‘gn’.
  • De même, on écrit le n verbal toujours n même si on prononce ‘n’, ‘m’, ‘ng’ ou ‘gn’.
  • Cela est le cas même si on prononce l’article m comme ‘n’, ‘m’, ‘ng’ ou ‘gn’.

Les tons

Comme la plupart des langues africaines, le mbèlimè est une langue tonale. C’est-à-dire que le mbèlimè est une langue mélodieuse avec des tons qui distinguent des mots qui ont les consonnes et les voyelles identiques. Il y a trois tons distinctifs en mbèlimè, le ton haut, le ton moyen et le ton bas. Afin de bien lire le mbèlimè, on indique le ton sur toutes les voyelles. On emploie l’accent aigu (  ́ ) pour marquer le ton haut et l’accent grave (  ̀ ) pour marquer le ton bas. On ne marque rien pour le ton moy. Ainsi :

ton haut : á é ɛ́ í ó ɔ́ ú kɛkpáákɛ̀ « le piquet »
ton moyen : a e ɛ i o ɔ u kɛkpaakɛ̀ « caillou lisse »
ton bas : à è ɛ̀ ì ò ɔ̀ ù kɛkpààkɛ̀ « le raphia »

Les consonnes nasales n et m peuvent aussi porter les tons :
ḿ, m̀, ǹ, ń.

 

De l’information plus détaillée sur l’alphabet et l’orthographe du mbèlimè est disponible dans :

Merz, Johannes, Merz, Sharon, Sambiéni, N. Bienvenue, Kombetto, N. N. Simon, Sanhouégoua, D. Bernard and Taouéma, P. K. Philippe. 2017. Guide de l’orthographe mbèlimè suivant la réforme de 2017. Cotonou : SIL Bénin et Cobly : Commission Nationale Linguistique Mbèlimè.